Le 27 novembre, une annonce marquante est parue sur le site Brunette-coiffure.com : le groupe Provalliance lance un programme de formation dédié aux cheveux bouclés, frisés et crépus pour l'ensemble de ses salons de coiffure. Cette initiative représente un véritable tournant dans l'industrie de la coiffure et reflète une prise de conscience essentielle : l'urgence d'adapter les services à toutes les textures de cheveux. Plus qu'une simple évolution, ce projet est un pas décisif vers une inclusion capillaire tant attendue.
Provalliance, leader mondial de la coiffure, regroupe 3500 salons de coiffure répartis dans 35 pays, sous des enseignes prestigieuses telles que Franck Provost, Saint Algue, Fabio Salsa, ou encore Jean Louis David. Fort de cette position de premier plan, le groupe a décidé de former ses coiffeurs aux spécificités des cheveux texturés.
D'ici fin 2025, 400 coiffeurs issus de 400 salons à travers la France seront formés sur les cheveux texturés. Ils deviendront ensuite les référents en la matière, et auront pour mission de former leurs collègues.
Ce n’est pas la première fois que Provalliance s’intéresse à la clientèle aux cheveux texturés. En 2005, Franck Provost, fondateur emblématique du groupe, avait déjà ouvert la voie avec le lancement de Niwel, une chaîne de salons spécialisée. Cependant, malgré cette initiative pionnière, l’offre restait limitée face à la réalité des besoins.
La clientèle aux cheveux bouclés, frisés et crépus représente à elle seule 45% de la population française et 60% de la population mondiale. Pourtant, peu de professionnels sont en mesure d' apporter les soins capillaires adaptés à ce type de cheveux. La raison est simple : le manque de formation dans les cursus scolaires.
Aujourd'hui, le manque de formation donne lieu à deux options :
Résultat, peu d’entre nous n’ose franchir les portes des salons de coiffure de peur d’être mal pris en charge, voire de peur d’être rejeté.
Quelle frustration pour cette clientèle négligée et quel manque à gagner pour les coiffeurs non formés !
Pour pallier ce manque, des salons spécialisés ou multi textures se sont développés. Leur succès est tel qu’il faut parfois attendre des mois pour obtenir un rendez-vous. Inévitablement, les salons traditionnels peinent à remplir leur agenda.
Il aura donc fallu attendre 2024 pour qu’un acteur d’envergure mondiale comme Provalliance prenne l'initiative de répondre à cette demande croissante et légitime. Mais comme on dit, « mieux vaut tard que jamais ».
Je ne peux qu’accueillir cette nouvelle avec enthousiasme et une certaine émotion. Pour la première fois, tant d’hommes et de femmes aux cheveux texturés, y compris moi, seront enfin considérés. Nous ne serons plus perçus comme des clients de seconde zone par les grandes enseignes de la coiffure.
Il est à noter que bien avant cette initiative, d'autres figures de la coiffure ont su prendre les devants. Des pionnières comme Aline Tacite, Aude Livoreil-Djampou, Ghana Elin, Élodie Euston et Magali Dondon, se sont investies depuis plus de 20 ans pour valoriser les cheveux texturés. Elles ont transmis leur expertise à d’autres professionnels à travers des formations innovantes. Récemment, des centres de formations tels que Les Secrets de Loly Academy, Texture Academy, ou encore The Real Campus forment étudiants et professionnels.
Le programme de formation du groupe Provalliance s’inscrit dans une dynamique essentielle pour lutter contre la « discrimination capillaire » encore trop ancrée dans les pratiques actuelles. Il ne s'agit plus seulement de légiférer contre ces inégalités, mais de mettre en place des actions concrètes pour un changement durable.
J'ai créé Pro-Kurls.com, un magazine web dédié aux cheveux texturés à destination des professionnels avec l'objectif de soutenir et mettre en lumière les démarches inclusives dans le secteur de la coiffure. C’est pourquoi je salue chaleureusement l’engagement de Provalliance et j'invite les autres acteurs du secteur à en faire autant.
Cette décision doit être perçue comme un signal fort, un appel à toute l’industrie pour qu’elle prenne enfin la mesure de l’importance de la diversité. Au-delà d’une simple action commerciale, il s'agit ici d’une reconnaissance réelle de la pluralité des beautés.
C’est en multipliant ce type d'initiatives que nous pourrons réellement garantir un accès équitable aux soins capillaires, quel que soit le type de cheveu. Ensemble, nous avons la capacité d’abattre ces dernières barrières qui, trop longtemps, ont exclu les cheveux bouclés, frisés et crépus des salons de coiffure.